Le TransAsya, 3 jours de train entre Téhéran et Ankara
Pfouuuu, très chouette ce voyage en train…et en plus il part à l’heure, même si c’est un peu la confusion au moment d’embarquer : même les iraniens ne savent pas ce qu’ils doivent faire.
L’australien et moi on se trouve dans le même compartiment, et pour la première partie du voyage (de Téhéran à Tabriz), on est seul dans notre compartiment de 4 couchettes, ce qui est plutôt confortable. A Tabriz, un jeune iranien nous rejoint.
Après Tabriz, l’ambiance commence à se détendre : on se fait inviter dans un compartiment voisin par un groupe de jeunes qui dansent à tout va…On devient du coup l’attraction du wagon, et toutes les personnes qui passent par là s’arrêtent pour lancer qq vannes et rire un bon coup (même les vieux sont bons vivants). D’autres jeunes commencent à venir nous parler, dont une jeune iranienne qui parle bien anglais mais qui s’est assez vite enfuie, effrayée à la vue du groupe d’énergumènes du compartiment voisin.
Arrivé à Van vers 22h, on doit théoriquement descendre du train puisque c’est la fin de la ligne iranienne, monter dans un bateau pour traverser le lac de Van et en sortir sur la berge opposée ou le train turc nous attend. On nous explique qu’on doit passer la nuit sur le bateau (qui ne dispose pas de couchette). Finalement, pour je ne sais toujours pas quelle raison, on a passé la nuit dans le train à l’arrêt dans la gare de Van, repris la route le lendemain matin pour prendre le bateau…Ca aura allongé le voyage de qq heures mais ce n’est pas plus mal : on fera la traversée du lac le matin, ce qui nous permettra de profiter du paysage.
Le système de ce bateau est un mystère pour moi : beaucoup de complications et de temps perdu alors qu’il aurait suffi de contourner le lac…A Van donc, le train iranien s’arrête, son wagon bagages est mis dans le bateau qui dispose de rails. De l’autre côté, le train turc nous attend. Le wagon bagages est accroché au train turc pendant que les passagers débarquent du bateau pour monter dans le nouveau train. Celui-ci est bien plus récent que le train iranien, mais moins confortable et beaucoup plus lent. Par contre c’est ici que le spectacle commence : une fois dans le train turc, le voile des femmes tombe, les vêtements amples sont changés au profit de tenues plus heuuu disons agréables à regarder. Les femmes se mettent également à fumer en public (inimaginable en Iran) et le wagon restaurant devient plus vivant. Et pour cause : de ce côté-ci de la frontière, l’alcool est autorisé !
L’ambiance devient festive, et au petit déjeuner, les hommes commencent à boire de la bière (il est 9h du matin là), apportent la sono dans le resto et se mettent à danser !
Le train fait une pause d’environ une heure à Kayseri…David, l’australien vient me trouver pour me dire que si on veut aller en Cappadoce il serait peut-être judicieux de sortir maintenant puisqu’il ne nous resterait que deux heure de bus à faire…en restant dans le train on s’éloignerait de la région et nous obligerait, en plus des 6h de train supplémentaires, de faire 5h de bus en sens inverse…le temps de réfléchir, le train se remet en route : tant pis et tant mieux, on ira jusqu’au bout ! :p
Arrivé à Ankara vers 17h20 heure locale, on a juste le temps de retirer de l'argent, foncer à la station de bus et prendre le premier car en direction de Goreme, en Capadoce. On aura donc fait un total de 65h de train, 5h de bateau et 5h de bus d'une traite pour rejoindre notre première destination en Turquie.
