Nepal
Pfouuuu longtemps que je n'étais passé par là...
Donc pour récapituler, j'ai fait un break de 1 mois en Belgique (meci Raf pour le squat) puis ai fait un petit saut à Paris histoire de dire bonjour à Marina, Jen, Mallya et Salima (que j'avais rencontré au Cambodge) avant de repartir pour le Nepal où je suis depuis environ un mois...
Dès mon arrivée au Nepal, et comme les 2 fois précédentes, je me sens chez moi...je commence par refaire un petit tour des endroits connus (à commencer par la Pilgrim Guest House, hein Thomas).
Je refais aussi un petit tour a Baktapur (pour la 4 ou 5eme fois, et toujours sans payer l'entrée, qui est de 11 euros, rien que ça)....Là je me fais accoster par Krisnika, une gamine de 10ans parlant super bien anglais et qui me présente sa famille...je resterai eniron 2 heures à discuter avec eux.
A Katmandou je rencontre aussi Dirk, un Allemand qui a bossé pdt 10 mois a Katmandou...On fait qq trucs ensemble et par son intermediaire je rencontre ensuite Mingma, une Népalaise de 18 ans, étudiante infirmière (parlant elle aussi très bien anglais) et dont la famille tient un petit magazin situé juste derrière la pilgrim guest house...on passera qq soirées tous ensemble avant que Dirk ne reparte pour l'Allemagne.
Puis il est temps pour moi de partir un peu en montagne...Après avoir fait le tour des Anapurnas il y a deux ans, cette année mon choix se porte sur le camp de base de l'Everest, via Gokyo, le Cho La Pass (5420m) et le Kala Pattar (5550m)...un magnifique circuit qui sera rempli de grands moments.
Comme d'hab, je commence tout seul, sans guide ni porteur, mais je rencontre très vite Hakara, un francais ayant le même itinéraire que moi et marchant aussi tout seul...on décide de faire la route ensemble.
Les premiers jours sont monotones, à cause du denivelé assez fort, on est obligés de ne marcher que 2-3 heures par jour pour respecter les palliers d'aclimatation à l'altitude...
Sur la route, je rencontre aussi brièvement un australien qui m'annnonce qu'il a neigé sur le Cho La Pass, un col réputé relativement dangereux par mauvais temps...il est temps pour Hakara et moi de faire un petit briefing pour savoir ce qu'on fait: continuer comme prévu avec la possibilité que le col soit fermé à cause de la neige, ou changer l'itinéraire...un couple de francais et une canadienne ayant surpris notre conversation se joignent au debat. Apres 30 min on décide tous de continuer comme prévu.
On passe donc toutes les etapes sans encombres: lukla-->Monjo-->Namche(avec une nuit suplémentaire pour l'aclimatation)-->Mong-->Dole (où on rencontre Anson, qui se joindra à notre groupe)....
et c'est a Dole qu'une autre surprise nous attend: vers 18h10, un gros tremblement de terre de magnitude 6.9, dont l'épicentre se trouve dans le Sikkim en Inde, à la frontiere avec le Nepal, soit environ 100km de l'endroit où on se trouve.
D'après les locaux, c'est la première fois que ça se produit depuis qu'il sont installés là, surtout si fort...Dans le village, 3 des 8 guest houses seront endomagées (murs ecroulés)...heureusement, pas la nôtre, mais c'est la panique qd même.
Enfin, pas de victime, donc on continue notre route vers Gokyo, via Machermo.
Jusqu'ici, la meteo n'est pas clémente ,d'ailleurs je ne parviens toujours pas à croire que je suis en pleine montagne, entouré des plus hauts sommets du globe tellement la pluie et surtout les nuages nous cachent la vue...il faudra attendre Gokyo pour se rendre compte du paysage.
Arrivé a Gokyo, on rencontre bcp de gens un peu depités par la météo, mais la chance va nous sourire: le lendemain matin, apres un réveil vers 4-5h du matin, on se rend compte que le ciel est dégagé. Le temps de faire les prépartifs et on se met en route pour le 5eme lac (5000m d'altitude...Gokyo, a 4700m, est entouré d'une série de lacs et est lui même situé sur le 3eme) d'où parait il il y a une magnifique vue sur l'Everest...le ciel est assez bleu sur les qq heures de marche jusque là, on profite donc du paysage pour la 1ere fois depuis le départ, mais arrivé au 5eme lac, les nuages se levent et masquent bien evidement l'Everest. On rentrera un peu déçu pour la grosse montagne, mais très content de la journée.
Le lendemain il est prévu qu'on monte sur le Gokyo Ri (5350m) le matin si il fait beau...malheureusement, le ciel est bouché comme jamais, du coup vers 12h on décide de partir vers Dragnag, le "camp de base" avant le jour J du passage du Cho La Pass, qui nous stresse tous un petit peu.
On arrive donc a Dragnag sous les nuages, après avoir traversé le glacier situé derrière Gokyo. A ce moment on est toujours 6: Hakara, Anson, Magali, Fred, Marie et moi. Tous les 6 on espère avoir du beau temps car demain on doit se lever a 4h du matin pour grimper le Cho La, dont la traversée est fortement deconseillée par mauvais temps.
Le matin du jour J, coup de chance, bonne météo. On se met en route sans encombre, avec une pause photo sur une petite crête avant de partir à la conquête du col tant convoité (soyons franc :p)...
Au pied du col commencent les problèmes: il nous parait à tous bien plus difficile que prévu. Finalement, Hakara, Fred et Magali choisiront de le grimper par la gauche, dans un pierrier très raide que Anson, Marie et Moi jugeons trop dangereux. On préfère le prendre par la droite, contre la paroie d'un des pics entourant le col.
La montée pour nous s'avère assez facile, et arrivé au 3/4, on entend des voix...un groupe d'alpinistes allemands rencontrés qq jours plus tôt et qui connaissaient nos plans tentent de nous avertir: apparement il y a un danger.
Evidement avec la distance on ne comprend rien et je ne sais plus quoi faire: redescendre? waip mais il y a un problème: Anson qui était parti un peu en avant pour vérifier si le passage est OK ne repond à aucun de mes appels, et pour couronner le tout le temps se couvre et les premiers flocons de neige se mettent à tomber.
Devant l'insistence de l'autre équipe et voyant Magali et Fred faire demi tour, je décide de redescendre moi aussi pour aller aux nouvelles, en disant au passage à Marie (qui était un peu derrière moi) de rester là au cas où et faire le lien avec Anson.
En retrouvant Magali et fred en bas j'apprend ce qu'il se passe: on est en train de grimper le Cho La Col et non le Cho La Pass (pour info: La, Pass et Col sont trois mots ayant la même signification mais en 3 langues différentes (tibetain, anglais et français), d'où confusion...En plus apparement le Cho La Col est très dangereux.
Du coup je remonte sans mon sac pour retrouver Anson et avertir Marie, mais au lieu de m'attendre comme prévu, elle est montée rejoindre Anson....j'aurai toutes les peines du monde à les avertir pour les faire redescendre.
Finalement tous réunis, on se met en route pour retourner à Dragnag. Avec le brouillard, la pluie et la neige pas question pour nous de refaire une tentative sur le bon col aujourd'hui.
En pour couroner le tout dans la descente je me pète un doigt et le poignet droit...
Mais arrivé au pied du bon col, Magali et Fred tentent tout de même le passage, mais pour le reste du groupe, on cotinue de penser que c'est de la folie et on retourne au camp.
La journée n'a pas été joyeuse: on est tous crevés et surtout demoralisés à l'idée d'avoir peut être laissé passer la dernière fenêtre où le passage était possible.
On décide de retenter le lendemain, plus tôt....départ donc à 3h du matin et par chance il fait beau, mais le problème c'est qu'il a neigé...la montée vers le sommet est recouverte de 10-15cm de neige, masquant du coup l'éventuel chemin.
Anson qui a un peu plus d'expérience prend la tête du groupe et c'est en faisant à moitié de l'escalade (les batons de marche rangés, c'est avec les deux mains et les deux pieds qu'on doit grimper, sur une pente tres raide, instable et glissante...et avec ma main droite en panade, je rigole bien...) qu'on arrivera a 100m du col, trouvant un passage plus facile jusqu'au sommet.
Aucun d'entre nous n'etait fièr durant la montée, et c'est d'autant plus heureux qu'on arrive au sommet. Cette fois on y est...Le paysage est magnifique, malgré les nuages qui se levent depuis qq minutes.
Après un peu d'hésitation on trouve le chemin traversant le glacier situé au sommet, couvert de neige lui aussi mais les traces des passages des jours précédents sont toujours visibles (le col n'est pas un passage très fréquenté, surtout en septembre).
A part deux crevasses à enjamber, le glacier puis la descente ne sont pas un problème et c'est heureux et crevés qu'on arrive à Dhzongla pour y passer la nuit, après une belle journée de 8h de marche éprouvante.
On apprendra d'ailleurs que Fred et Magali on reussi leur passage hier et nous ont laissé un mot.
Le lendemain, c'est presque les vacances pour rejoindre Gorak Shep (via un nouveau glacier à traverser), dernière étape importante avant l'Everest.
Sur le chemin on croise d'ailleurs Magali et Fred qui redescendent.
Le jour suivant, catastrophe: il neigera pendant 24h, rendant inutile la montée sur le Kala Pattar pour profiter de la meilleure vue sur l'Everest, le ciel étant bouché.
On décide de se donner une chance encore demain matin.
Cette fois c'est la bonne: Anson qui s'est levé à 4h du matin vient nous avertir que le ciel semble dégagé. Une demi heure plus tard on est parti, mais le chemin est impossible à trouver, il faudra se frayer un passage nous même dans les 50cm de neige tombés le jour precedent.
On arrive tout de même au sommet (en 2x plus de temps que la normale) pour....jouir d'une incroyable vue complètement dégagée sur l'Everest et un lever de soleil sur la vallée enneigée et sur le Mt Pumori (culminant à 7100m) et profiter du spectacle de qq avalanches se produisant sur leurs flancs.
Comme un abruti, partant la nuit j'avais pas pensé à prendre mes lunettes de soleil ni ma crême solaire...du coup je prend juste le temps de faire qq photos et redescend, croisant tous les autres gars montant à leur tour...on est arrivé les 1er au sommet et c'est tant mieux, pasque avec ce qui arrive, ça risque d'être chiant en haut...
Les autres revenus à leur tour, on mange ensemble puis je décide de partir seul faire la descente retour vers Lukla alors que les autres partent faire le camp de base (qui ne m'intéresse pas). Je me suis mis en tête de faire le retour à Lukla en 1jour et demi.
Je pars de Gorak Shep vers 11h, et c'est épuisé que j'arrive à Lobuche après 2h de marche...seulement...ben ça commence bien, à ce rythme là il me faudra 1 semaine pour faire la descente...
Après une pause de 1h, buvant 2 thés bien sucrés et m'offrant le luxe d'un snickers dont je rêve depuis 10 jours, je me remet en route...et ca va plutot bien puisque je ne fais aucune vrai pause jusque Dangboche où j'arrive à 17h15.
J'y passe une bonne nuit et le lendemain je me remet en route vers 7h40...la route est éprouvante: ça monte puis descend puis remonte pour redescendre alors que le jour précédent c'était assez régulier...s'ajoute à ça sur certaine portions les éboulements et les glissements de terrain puis les ponts cassés à cause des précipitations des jours précédents et du tremblement de terre.
Je fais une demi heure de pause à midi à Namche puis me remet en marche. Le paysage est magnifique et me permet de voir tout le chemin accompli au début du trek.
Finalement je tiendrai mon paris stupide en arrivant à Lukla dans le noir a 18h15 après 10h30 de marche, étant par la même occasion félicité par un groupe d'anglais et qq népalais.
Dans ma guest house de Lukla, un drapeau affichant fièrement le temps d'un groupe de népalais étant descendu de Temboche à Lukla en 9h30...j'aurai fait mieux qu'eux en faisant le trajet depuis Pangboche en 10h30 :p
De retour a Katmandou, je retrouve Mingma puis Marie et ensuite Fred et Magali, alors que Anson et Hakara sont restés qq jours de plus...
Temps pour moi de prendre qq jours de repos à ne rien faire à Katmandou sinon lire mon livre et m'offrir un somptueux burger :)...
Curieusement, malgré ma folle descente (3500-4000m de dénivelé negatif en 2 jours je crois), je n'aurai eu qu'une légère gêne aux genoux...